Est-ce que l’activité physique peut être un outil pour aider le système immunitaire contre la COVID-19?
On entend souvent dire que l’activité physique est bonne pour la santé et qu’elle renforce le système immunitaire. C’est d’ailleurs assez bien documenté que l’activité physique modérée contribue à stimuler le système immunitaire.
Une revue de littérature récente s’est penchée sur la question de l’impact de l’activité physique sur la COVID-19.
Impact de l’exercice sur le système immunitaire
Évidemment, l’impact de l’exercice sur le système immunitaire sera modulé en fonction de l’intensité, de la régularité, de la durée et du type d’effort que vous complétez. Par contre, il est possible de résumer l’impact de l’exercice sur le système immunitaire ainsi :
- L’activité physique d’intensité faible ou modérée, pratiquée de façon régulière stimule le système immunitaire
- L’activité physique intense et prolongée diminue l’efficacité du système immunitaire à court terme
C’est un peu comme si l’activité physique régulière gardait en alerte le système immunitaire : les différentes lignes de défense sont plus présentes chez ceux qui s’entraînent régulièrement de façon modérée.
Si on reprend la fameuse image des petits soldats qui combattent les virus, ceux qui sont généralement actifs ont plus de soldats et leurs soldats sont aussi plus attentifs à ce qui pourrait se passer. Ils sont donc en mesure de réagir plus rapidement.
L’activité physique et la COVID-19
Les études suggèrent que dans les cas les moins graves de COVID-19, le système immunitaire est en mesure de contrer la réplication du virus à l’intérieur du corps et de rester équilibré.
Par contre, dans les cas sévères de COVID-19, on remarque un débalancement dans le système immunitaire. Vous en avez probablement entendu parler dans les médias, il s’agit de ce qu’on a nommé la tempête inflammatoire (cytokine storm en anglais). Il semblerait que le niveau de cette tempête inflammatoire soit relié au niveau de sévérité de la COVID-19.
Malgré qu’on n’ait pas de données directes et précises sur l’impact de l’activité physique sur la réponse immunitaire au Coronavirus, il y a des évidences que ceux et celles qui sont actifs souffrent moins souvent d’infections des voies supérieurs et sont moins sujets à décéder de pneumonies et de l’influenza.
Par contre, un entraînement intense et/ou prolongé juste avant ou pendant une infection virale comme la COVID-19 ou l’influenza peut déclencher des symptômes très forts.
Comme la COVID-19 affecte de façon plus intense les personnes plus âgées, il est encore plus important pour ces dernières d’être actives de façon régulière. Évidemment, l’idéal est d’être actif tout au long de notre vie, mais même une personne qui a débuté l’activité physique « sur le tard » peut en retirer des bienfaits pour son système immunitaire. On peut en dire autant des personnes qui plus corpulentes, qui pourraient être plus à risque d’infection.
Finalement, l’activité physique contribuerait à diminuer le risque d’ischémie et de thrombose (caillot dans le sang), deux manifestations plus rares, mais documentées de la COVID-19.
En résumé, on peut dire que l’activité physique a probablement un impact positif dans la lutte contre la COVID-19 par les mécanismes suivants :
- Diminution du risque d’infection des voies respiratoires
- Diminution de l’impact du surplus de poids
- Diminution de l’impact de l’âge sur le système immunitaire
- Réduction du risque de thrombose et d’ischémie
Évidemment, la distanciation physique, les mesures d’hygiène et le futur vaccin restent les principales façons de lutter contre l’épidémie de COVID-19. D’ailleurs, l’activité physique régulière n’immunise pas contre la COVID-19, comme le démontrent les nombreux athlètes infectés et parfois lourdement malades.
Toutefois, il est nécessaire de se demander collectivement comment on peut arriver à continuer de promouvoir l’activité physique régulière, malgré le confinement, pour les prochaines pandémies. L’OMS a recommandé que les individus asymptomatiques et en santé continuent à faire 150 minutes d’activité physique par semaine pour les adultes et 300 minutes par semaine pour les enfants.
Si on se rapporte au confinement qui a eu lieu en mars/avril, on peut se demander comment y arriver! Sur une note personnelle, il s’agit de la période qui fût la plus sédentaire de ma vie et cela m’a convaincu que les maisons doivent devenir un endroit propice à la pratique de l’activité physique. Justement, nous travaillons actuellement sur un projet de matériel d’entraînement à utiliser à la maison fabriqué à partir de matériau recyclé. Si vous voulez qu’on vous informe lors du lancement, vous pouvez entrer votre courriel ici.
D’ailleurs, l’American College of Sports Medicine a suggéré pendant la pandémie de continuer à s’entraîner avec des séances cardio-vasculaires à faire à la maison, avec le poids du corps, des élastiques (on en inclut dans le Défi Entreprises 42 jours). Dommage qu’ils n’aient pas parlé de l’entraînement avec un sac de patates!
Au sujet de DANIEL RIOU
Détenteur d’un baccalauréat en Kinésiologie de l’Université Laval, mon objectif est de contribuer à rendre le monde plus actif.